Dans un rapport explosif, rendu public lundi 9 novembre, une commission indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA) recommande la suspension de la Fédération russe d'athlétisme, accisée de multiples inractions liées au dopage.
La commission dit avoir « identifié des défaillances systémiques au sein de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme) et de la Russie » qui ont « empêché ou réduit » la mise en œuvre d’un programme de lutte efficace contre le dopage. Cette pratique « n’aurait pu exister » sans l’aval du gouvernement russe.
Le ministre des sports russe , Vitali Moutko, a réagi sur la forme, et non le fond, affirmant que l’AMA « n’a pas le droit de suspendre » la Russie. Pour autant, l’IAAF a annoncé dans la foulée qu’elle allait lancer la procédure d’application des sanctions contre la Russie demandée par l’AMA. Le président de l’IAAF, Sébastian Coe, a expliqué :
« Les informations révélées par la commission d’enquête indépendante de l’AMA sont alarmantes. Nous avons besoin de temps pour les digérer et en comprendre tous les détails. »
La Russie privée de JO en 2016 ?
Accusant l’ensemble du système sportif et politique russe, l’AMA demande la fin de l’accréditation pour le laboratoire antidopage de Moscou, entraînant celle de l’Agence russe antidopage (Rusada).
Si les sanctions proposées étaient adoptées par l’IAAF, elles empêcheraient les athlètes russes de participer à toutes les compétitions homologuées, telles que les Jeux olympiques de Rio en 2016 ou les championnats du monde et d’Europe d’athlétisme. La Russie est une des nations qui dominent historiquement l’athlétisme, avec 17 médailles, dont 8 d’or, lors des JO de Londres en 2012.
L’AMA estime que ces JO ont été « sabotés » par la présence d’athlètes russe dopés, et recommande donc la suspension à vie de cinq athlètes russes :
« La Russie n’est pas le seul pays, ni l’athlétisme le seul sport... »
Si le rapport de la commission indépendante de l’AMA se concentre uniquement sur la Russie et l’athlétisme, il affirme que le « dopage organisé » concerne d’autres pays et d’autres sports, sans en donner les noms.
« La Russie n’est pas le seul pays, ni l’athlétisme le seul sport à faire face au problème du dopage organisé dans le sport. »
Dans ce dossier, l’ex-président de l’IAAF Lamine Diack a été mis en examen pour corruption passive et blanchiment aggravé par le juge Renaud Van Ruymbeke, dans un dossier lié à la lutte contre le dopage. Son conseiller juridique, l’avocat Habib Cissé, et l’ancien responsable antidopage, M. Dollé, ont également été mis en examen.
Les responsables mis en cause sont soupçonnés d’avoir reçu de l’argent en contrepartie de la couverture de pratiques dopantes, principalement en Russie.
L’enquête des juges français est consécutive à un signalement de l’Agence mondiale antidopage parvenu au début d’août au parquet national financier (PNF). Après une enquête préliminaire, les investigations ont été confiées à des juges d’instruction financiers.